AirV's Blog

Just another blog

100 km de la Vallée de Semnon (35) – 2010

Compte-rendu

 » Tu t’es réveillé ce matin, tu as fait le plus dur… le reste c’est des c…. »

Lorsque le corps devient faible c’est au mental de prendre le relais. Ma participation aux 100 Km de la vallée de Semnon de ce dimanche 26 septembre tient à cette maxime que je me suis sans cesse répété tout au long de la journée…

Contexte

Une idée de fou… en raison d’une blessure d’un concurrent, Stéphane Madec m’invite à participer samedi 25 septembre au raid 229 : 61 km, 2000 m de D+, 8h00 de balade sur les côtes bretonnes entre les Côtes d’Armor et le Finistère… ça ne se refuse pas 😉

 

Raid 229

A peine rentré de Plouezoc’h, le temps de faire un coucou à la famille, de manger un morceau et me revoilà reparti sur la route en direction de Bain de Bretagne ou doit se dérouler le 100 Km de la vallée de Semnon. Un 100 km réputé un des plus dur de l’hexagone compte tenu de nombreuses côtes successives.

Réveil laborieux

Ils sont fous ces romains et bien moi aussi je l’étais ce dimanche matin ! C’est du moins ce que je me suis dit au réveil. Que fais-je donc à 4H00 réveillé ? Quelle folie m’a pris de vouloir enchaîner un trail de 60km et un 100 km ? Folie pour le joggeur du dimanche, mais pour celui qui vise les courses à étapes il s’agit d’une folie somme toute bien mesurée.

D’ailleurs le déclic se produit « rapidement », tu mets de côté ce qui te sert de cerveau. Alors, tu sors de ton sac de couchage, tu enfiles tes baskets, et par un petit 5°C, tu rejoins le gymnase pour prendre ton petit déjeuner.

Et là, claquant encore des dents malgré le sweat et la veste, tu ne te poses plus de question car en ton fort intérieur tu te dit :

 » Tu t’es réveillé ce matin, tu as fait le plus dur… le reste c’est des c…. »

Une course parfaite

Il faisait bien froid ce dimanche. J’avais pensé à tout : aux manchons de cycliste, au buff de l’UTSJ et bien sur aux gants… malheureusement ces derniers je les ai oubliés dans la voiture 🙁

Nous ne traînons pas sur la ligne de départ, le petit groupe d’une soixantaine de coureurs s’élancent avant 05h00 non pas pressé d’en découdre mais de se réchauffer tant bien que mal.

« Tu t’es réveillé ce matin, tu as fait le plus dur… les reste c’est des c…. »

 

Les premiers km défilent il fait encore nuit noire, l’allure me semble un peu rapide mais tout va bien alors je maintiens le 6′ au kilo. Très rapidement des petits groupes de 3/4 coureurs se forment.

Au bout de 20 km, un petit coup de fatigue se fait sentir… Je laisse les rares coureurs qui m’accompagnaient maintenir leur rythme, quant à moi consciemment j’adopte la stratégie du coureur à étapes. Dès qu’une montée se présente, je me mets à marcher puis reprends mon allure, sans forcer, toujours à l’économie.

Lève les yeux et regarde

 

L’allure se stabilise à 6’20 au kilo, cela me convient parfaitement compte tenu de la sortie de la veille…

A partir de ce moment dans une certaine indifférence physique, les km défilent et les côtes aussi (60?) je me rends compte que finalement hors mis mes cuisses un peu raides et mon releveur gauche qui me titille le corps s’en sort plutôt bien lors de ce défit. Même l’ampoule contractée la veille lors du trail ne me gène pas. Et lorsque je sens une petite baisse de régime ma voix intérieure me dit :

 » Tu t’es réveillé ce matin, tu as fait le plus dur… le reste c’est des c…. »

Km après km, montée après montée..

De temps à autre, au gré des rencontres je sors de ma pseudo léthargie… Du trailer novice sur 100 km au centbornard expérimenté, nous échangeons quelques mots avant de poursuivre chacun à son rythme de préférence lors des ravitaillements afin de ne pas nous offusquer mutuellement.

Km 80, un cycliste me croise et me dit « tu dois être 29ème ». Bien réveillé, mon allure passe alors au fil des km de 6’20 à 6’15 pour finir à 6’10. Inexorablement je double les concurrents qui paient les efforts produits dans les côtes…1,2… 5 puis en point de mire une femme ! Elle me fait prendre conscience que certains concurrents font partis du 50 km et non du 100 km. Je cesse alors de compter pour me concentrer sur ma course :

 » Tu t’es réveillé ce matin, tu as fait le plus dur… les reste c’est des c…. »

Certes les cuisses sont lourdes mais pas plus que le matin. Alors je poursuis mon effort, conforté par le nombre de coureurs que je double et qui peine en cette fin de course…

 » Tu t’es réveillé ce matin, tu as fait le plus dur… les reste c’est des c…. »

….

 » Tu t’es réveillé ce matin, tu as fait le plus dur… les reste c’est des c…. »


Les derniers km seront tout de même dur d’autant que le fin de parcours se fait une fois de plus en montée.

 » Tu t’es réveillé ce matin, tu as fait le plus dur… les reste c’est des c…. »

Nous arrivons enfin sur Bain de Bretagne, un détour par des ruelles commerçantes et j’aperçois l’arche de l’arrivée…

Sans douleur, avec une certaine allégresse, je franchis la ligne en 10H23… je savoure ma victoire.

Epilogue

Une satisfaction toute particulière car au delà de la « performance » d’avoir enchaîné le trail de 61 km et les 100 km, ce fut surtout la victoire du mental sur le physique :

 » Tu t’es réveillé ce matin, tu as fait le plus dur… les reste c’est des c…. »

 

Résultats

 

Ville : Bain-de-Bretagne
Département : Ile-et-Vilaine
Lien : http://www.relais-semnon.it.st/
Date : 26/09/2010
Distance : 100 km
Dénivelé : D+ 1400 m
Nom : Hervé
Temps : 10:23:00
Classement : 12 (8ème V1) / 61
Vitesse : 9,63 km/h
Allure : 0:06:14
VMA : 54 %
Catégorie : 100 km

 

Parcours

 

    • tracé gpx de Redge 

 

Liens

 

mardi 28 septembre 2010 Posté par à 12:48 | Course à pied | 20 commentaires