Ultra Trail du loup aux pieds verts – Sizun (29) – 2009
Compte-rendu
Quel weekend mémorable en Bretagne !
A peine rentré de l’Ile de la Réunion (dans la nuit de jeudi à vendredi), je reprends la route vers Lesneven vendredi après-midi le temps de faire coucou à la famille et je repars vers Sizun. Les éléments commencent à se déchainer : pluie, vent je suis bien dans mon Finistère natal…
19h30 : arrivé au gymnase je retire mon dossard, peu de monde de présent. Il faut dire qu’il s’agit d’une course intime comme je les aime : 41 personnes sont inscrites. Je discute une peu avec Stéphane Madec l’organisateur de l’épreuve puis retourne à ma voiture préparer mes affaires. A peine quelques minutes s’écoulent que le téléphone sonne Ronan Léost est déjà arrivé, je vais le rejoindre puis nous partons à la pizzeria prendre quelques calories. Nous ne nous éternisons pas, la nuit sera courte.
Bien qu’un dortoir soit improvisé dans le gymnase, je préfère comme à mon habitude dormir dans la voiture. Je ne trouverai le sommeil que vers 01H30… L’effet du stress ? Non juste la pluie et le vent qui se déchaînent dehors.
02H00 : le réveil sonne alors que je dormais profondément. Le temps est calme, la nuit étoilée, je me dirige vers le gymnase pour prendre le petit déjeuner, la majorité des concurrents est déjà attablée. Il y a tout ce qu’il faut : café croissant, crèpes… Je retourne chercher mon sac à la voiture reviens au gymnase ou Stéphane nous apporte les dernières consignes. Nous prenons alors le car qui nous conduit vers le lieu du départ…
Nous arrivons aux ruines du château de Pen Hoat, quelques pas dans la nuit sombre et nous voilà sous une banderole, avec la musique mythique d’Era
03h45 : le départ est donné, je suis en fin de peloton occupé à vérifier que mon gps capte les satellites … sans succès. La première partie est agréable, le balisage (des pastilles réfléchissantes) mis en place par Stéphane et son équipe est très efficace.
Très rapidement je prends conscience de ce qui nous attend, le terrain sera humide et gras…
Les chaussures risquent d’être…
Première surprise j’arrive à une rivière, un autre concurrent cherche déjà depuis quelques minutes le passage il n’y en a pas il faudra donc bien la traverser… l’eau est glacée.
Nous faisons quelques km ensemble puis je le distance, je rejoins un autre personne qui semble avoir des difficultés avec une frontale insuffisamment puissante dans le sous-bois.
Après avoir dépassé une dizaine de concurrents, j’atteins mon allure de croisière et poursuivrai seul mon chemin.
KM 23 : j’arrive au premier ravitaillement au pied d’un calvaire près des éoliennes de Pleyber-Christ. Un petit vers de coca quelques échanges avec les bénévoles et je repars. Pendant plusieurs km je ferai le yo-yo avec Gaby Cadiou, je prends de l’avance mais le balisage m’induit en erreur, elle me rejoint…
Quelques rencontres d’un autre monde…
Ce n’étaient donc pas des hallucinations…
KM ?? : je m’égare seul dans les landes plus de rubalise Gaby et 2 concurrents me rejoignent. Nous galérons, d’autres concurrents nous rejoignent…
Nous finissons enfin par avoir l’organisation qui nous remet sur la bonne route. Le moral est alors bien bas… la méteo y rajoute son grain de sable, pluie vent … l’antenne de Roc’h Tredudon est devant nous…
Un peu de répit, nous passons par le point culminant de la Bretagne : Roc’h Trevezel (383 mêtres)
KM 46 : officiellement car officieusement nous en sommes déjà à 52 km et 7H30 de course . C’est un abribus qui sert de lieu de ravitaillement. Du pain pâté, du coca, une météo clémente cela fait un bien fou. Je récupère mon sac laissé au départ, je change mes chaussures et chaussettes (est-ce vraiment bien utile ?), sur les conseils d’un bénévole je garde ma frontale mais au fond de moins je me dis qu’il n’y a aucun risque… Un quart d’heure plus tard je repars.
J’apprendrais par la suite que beaucoup ne repartirons pas : les erreurs de balisages (+6km en ce qui me concerne , +12 pour certains…) mais aussi les conditions méteo l’explique aisément.
Nous arrivons sur une zone « bizarre » Le Yeun Elez. Un bénévole nous informe qu’il est interdit de courir sur les caillebotis, c’est une vrai patinoire, je me contente d’une marche rapide..
J’avance vers le Mont Saint-Michel de Braspart,
la montée de la colline est pénible en raison de fortes rafales de vent.
Je fais un effort pour apprécier le spectacle… Arrivé près de la chapelle 2 touristes se sont mis à l’abri. Je poursuis mon chemin le vent de dos cette fois me force à courir…
Nous poursuivons par les landes et le Tuchenn Kador. Nous arrivons dans une carrière, lieu qui me paraît magique,
une descente agréable puis suivra un sentier transformé en rivière avec les précipitations ! mais en marchant je le trouve très agréable. Je me retourne, je suis seul…
La météo ne s’améliore pas la grèle me ferait presque regretté d’être là
Les paysages se succèdent tantôt landes…
tantôt forèts
J’arrive à proximité du Lac du Drennec , le balisage se fait rare, je demande à des marcheurs s’ils en ont vu oui , me voilà rassuré. Puis de nouveau plus rien… au bout d’un moment un autre coureur arrive d’un autre chemin… Nous trouvons un bénévole qui nous précise qu’il faut faire le tour du Lac… il est long très long le tour… Heureusement le terrain est très agréable : sec et roulant, cela nous change de la boue…
KM 69 : 10H30 de course, enfin le dernier ravitaillement, les bénévoles et le far nous réchauffent le coeur. Je discute avec Laurent Garniel il ne me rassure guère le dernier tronçon offrira encore des surprises. Je remplis pour la première fois mon camel mème s’il me reste encore de l’eau mais un rapide calcul me laisse prévoir encore plus de 3H30 de course…
Les bénévoles m’informent qu’un concurrent est à moins de 15′, je pars regonflé.
Au croisement du village de ??? Cathy m’indique que David Pennec est juste en haut de la côte, après d’interminables minutes, je le rejoins. Nous abordons ensemble le GR transformé en véritable canal. Ca me « gave » j’ai encore du jus mais avec autant d’eau je ne peux pas courir au risque de noyer mon appareil photo.
Une portion de route nous laisse un peu de répit, mon compagnon n’a pas la force de courir, je le laisse donc et poursuis mon chemin. Je creuse l’écart, j’ai encore pas mal de jus.
A quelques 5/6 km de l’arrivée je croise un bénévole qui me prévient qu’il reste encore une portion humide… Cette fois-ci la boue est vraiment collante…
Puis j’arrive à Sizun, une portion de bitume, un bénévole m’annonce 1500m. Je me fais rattrapé par Jean-René Nedelec, il a l’air bien plus frais que moi, mais il ne voit plus la rubalise, je le remets sur le bon chemin à 2 reprises. Il me devancera de quelques secondes, peu importe nous sommes heureux d’être enfin arrivés après 13H49 d’efforts et plus de 100km parcourus.
En conclusion : quel magnifique parcours, quelle équipe formidable autour de Stéphane (comment ont-ils fait pour tenir la nuit dans le froid, sous la pluie ?) . C’est vrai que la fète a été un peu assombrie par la méteo qui ne m’a pas permis de profiter au maximum des paysages, par les quelques soucis de balisage qui nous ont parfois un peu agacé et par certaines portions un peu trop boueuses qui a mon gout n’apportent guère au parcours.
Galerie
- La vidéo de Stéphane Le Duc
- D’autres photos à consulter du côté de la galerie.
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Résultats
Ville : Sizun
Département : Finistère
Lien : http://courir-a-linfini.spaces.live.com/
Date : 14/11/2009
Distance : 100 km
Dénivelé : D+ 2000 m
Nom : Hervé
Temps : 13:49:00
Classement : 12 / 22 finishers sur 41
Vitesse : 7,23 km/h
Allure : 0:08:17
VMA : 41 %
Catégorie : Trail long
Parcours
