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100km de Belvès (24) – 2008

Compte-rendu

 

Derniers préparatifs

Arrivée en fin de matinée sur Champcevinel, j’aide activement le beau-père à préparer sa voiture.

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Il partira demain matin avec ma belle-mère, ma épouse et ma pitchoune, quand à moi le départ est prévu pour le soir même afin de profiter d’une bonne nuit de sommeil.

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Nous prenons le dernier repas en commun : le traditionnel plat de pâte avec du saumon, un peu de rosé et j’allais oublié l’apéro, nous n’allons tout de même nous laisser abattre 😉

21h00 c’est le départ en direction de Belvès, pas beaucoup de monde à cette heure là … tient une biche qui traverse la route… ça serait bête tout de même de rater le départ. J’arrive à Belvès par la route qui m’amènera le lendemain à l’arrivée, je ne me rends pas vraiment compte du pourcentage de la pente… je fais le tour du bourg avant de me poser sur le parking réservé au camping car. C’est calme.

22h30 extinction des feux, il fait chaud, trop chaud pour un breton. J’ai du mal à trouver le sommeil, un peu de stress ? Le sommeil viendra mais restera léger.

Jour J

05h00 une voiture démarre, je me réveille en sursaut « J’ai raté le départ ? ». Mais non tout va bien, je me rends compte qu’il fait extrêmement froid dans la voiture, je me cache dans mon sac de couchage et j’attends patiemment l’heure du réveil.

06H00 je me dirige vers la mairie pour récupérer mon dossard, ce n’est pas la foule, il fait toujours aussi froid. Super, me dis-je la météo s’est trompé il ne fera certainement pas 25 ° cet après-midi…
Mon dossard en poche je me pars vers la tente pour prendre le petit déjeuner en commun. Je m’assoie auprès un alsacien centbornard bien rôdé. Nous passons un bon moment à discuter non seulement des 100km mais aussi du trail « les crètes vosgennes » que je ferai au mois d’Août dans son « pays ». Le temps passe il faut que je retourne à la voiture pour me changer.
Derniers préparatifs, je remplis mon camel bag, accroche mon dossard n°368 sur le maillot du club, en dessous je porterai le maillot technique Adidas blanc manche courte (Les Gendarmes et les voleurs) j’enfile mon short Decathlon noir, court (avec shortie). Côté chaussures, j’opte pour mes Kalenji Kiprun 2000 avec des chaussettes Decathlon run 500… et pour finir je me passe de la crème solaire (pas assez sur les cuisses…).
Concernant les chaussures
je n’en serai pas déçu, hormis l’ongle du pouce qui a un peut rosi, pas une ampoule à déplorer. Pas de soucis non plus côté frottement au niveau du short ou du maillot.

Le départ

07H45 direction la ligne de départ, je ne connais personne, ce n’est pas grave, d’ici ce soir j’ai le temps de faire la causette sur le parcours… le speaker fait l’éloge de Brigitte BEC elle le mérite bien, elle se classera 4ème au général !

08H00 le coup feu résonne, je m’attendais à plus d’émotion (comme le départ de Grand-Brassac) non, j’ai l’impression de partir pour un 10km « classique ». Ce n’est pas grave, l’émotion sera tout de même présente tout au long du parcours. Nous partons donc par la descente qui sera en quelque sorte notre chemin de croix pour nous délivrer de notre périple de 100km (ils sont fous), mais pour l’instant une petite boucle autour de Belvès pour chauffer la bête.

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Une mise bouche (km 0 à 30)

Les premiers km sont vraiment plaisant. Attention tout de même, je mets le frein à main pour ne pas me laisser emballer par la descente de 2,5km.
Passage au km 5 en 26’51 soit une allure de 5’22 » : je suis trop rapide je me dis que c’est normal c’est la descente.
Nous arrivons à Siorac, premier passage sur la Dordogne, les coureurs retrouvent leur suiveur, en ce qui me concerne c’est pour plus tard. A ma grande surprise j’entends « Allez Carquefou ! », je ne réagis pas tout de suite.. mais oui la victoire du club de foot de Carquefou en coupe de France fait que je ne passerai pas inaperçu tout au long de ces 100km.
Passage au km 8 en 43’14 » soit une allure de 5’24 » : toujours trop rapide mais c’est mieux.
Nous arrivons à Saint Cyprien ou
je dois retrouver la tante et l’oncle (ancien centbornard) de ma femme, je finis par les voir ils vont me tenir compagnie en vélo pendant une bonne vingtaine de km, merci à eux. mon allure se stabilise, cela dit elle reste une dizaine de secondes au dessus de mon plan de course :
Passage au km 15 en 1h21’52 » soit une allure de 5’27 »
Passage au km 20 en 1h49’27 » soit une allure de 5’28 »
Passage au km 25 (Beynac) en 2h16’41 » soit une allure de 5’28 », c’est stable.
Passage au km 30 (La Roque Gageac) en 2h45’04 » soit une allure de 5’30 », je ne tiendrai jamais cette allure.
Concernant les ravitaillements pour l’instant je ne m’attarde guère. J’ai de quoi boire sur moi, je me contente donc de prendre du pain avec des rillettes, des pommes… et une petite bière (c’est pour couper la soif 😉 ).

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Les choses sérieuses commencent (km 30 à 50)

Je change d’accompagnateurs, je retrouve en effet les beau-parents, mon épouse et ma fille. Pour l’instant c’est ma belle-mère (centbornard aussi 😉 ) qui me suit… elle a mal choisi son parcours. Nous attaquons une succession de petites bosses, je m’attends à voir fondre mon avance :

Passage au km 35 en 3h12’24 » soit une allure de 5’30 »
Passage au km 42,19 en 3h53’57 », ce n’est pas mon record sur marathon 😉
Passage au km 45 en 4h09’52 » soit une allure de 5’33 », les côtes se font sentir
Passage au km 50 en 4h38’50 » soit une allure de 5’35 », les secondes commencent à fondre au soleil… mais j’ai tout de mème plus de 20′ d’avance sur mon plan de route à mi-parcours. Est-ce bien raisonnable ?

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Nous arrivons au stade de Sarlat, premier doute ou première alerte d’un coup de chaleur ? Pourquoi ne pas prendre la la file du 50km et s’arrêter là . Je pense à un collègue de bureau qui doit se faire opérer du ménisque et je me dis « Non file tout droit ! », je passe alors rapidement au ravitaillement, je sors du stade et retrouve la belle-famille un peu plus bas. Nous poursuivons par la descente de Combebugue.

Le déclin annoncé

Après l’euphorie des 50 premiers km, retour sur terre, le coup de chaleur a frappé, je ne peux plus courir je me mets à marcher, ma femme qui m’accompagne à ce moment se demande si elle ne me porte pas la pouasse…

Passage au km 55 en 5h12’03 » soit une allure de 5’40 »
Passage au km 60 en 5h48’04 » soit une allure de 5’48 »
Passage au km 65 en 6h22’44 » soit une allure de 5’53 »
Passage au km 70 en 6h58’10 » soit une allure de 5’58 »

Passage de flambeau avec la belle-mère et ma pitchoune comme accompagnatrices. Ma belle -mère m’avouera après coup, qu’à ce moment là est dubitative sur la fin de course…
Un petit mot gentil de ma pitchoune : « Tu sais papa ce n’est pas grave si tu abandonnes »
Passage au km 75 en 7h33’00 » soit une allure de 6’02

 

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Le renouveau

Je reprends le dessus pendant quelques km, j’arrive de nouveau à courir régulièrement à une bonne allure ~6′ au kilo, pourvu que ça dure. Pas de doute c’est vraiment un coup de chaleur qui nous assommes tous les uns après les autres.
Passage au km 80 en 8h09’46 » soit une allure de 6’07

L’abandon

Passage au km 85 en 8h50’33 » soit une allure de 6’14
De nouveau ce coup de chaleur c’est mon beau père qui à ce moment là m’accompagne en courant. Et là je me dis 15 km c’est une heure de course à 15km/h ou 150′ à 10′ le kilo. L’alternative est donc simple si je veux passer sous les 11h00 il faut que je cours. Je mets en place une nouvelle stratégie 400m de course suivi de 100m de marche. Et ça fonctionne, mieux, les points de ravitaillement donne un coup de fouet qui me permettent de faire jusqu’à près de 1000m sans arrêt. Les références ont changés, je ne parle plus en km mais en mètre. Je recherche l’ombre dès que je peux… instinct de survie.
Passage au km 90 en 9h30’20 » soit une allure de 6’20
Passage au km 95 en 10h06’02 » soit une allure de 6’22
Certes je continue de perdre du temps mais l’hémorragie s’arrête et le moral est au beau fixe. Je suis persuadé de pouvoir finir sous les 11 heures.

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Le final
Passage au km 96, plus que 4km la forme revient. je m’emballe… je tourne à 5’30 » au kilo. Mais cela ne dure pas…
Passage au km 97, cette fois ce n’est pas un coup de chaud, je suis bien dans le rouge, quelle idée d’avoir accélérer, je suis contraint de lever le pied.
Passage au km 98, ce n’est pas grave nous arrivons en bas de la dernière ascension. Je dis nous car à ce moment là ce n’est plus une course individuelle, je cours avec mon beau père. Quelle est longue cette ascension. Petit arrêt dans un lacet… non ça serait trop bête, je me force à repartir. Nous arrivons enfin dans la ligne dernière ligne droite, je vois ma pitchounette sur le côté. Avec mon beau-père nous la prenons par la main et nous nous envolons vers la ligne d’arrivée. Que c’est bon.

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Conclusion

Je le confirme faire un 100km c’est avant tout une histoire de volonté. Certes il faut un entrainement régulier, mais ce sera bien la tète qui fera la différence afin qu’au delà du 50 km nous poursuivrons notre chemin de croix.
A souligner également le rôle primordial de mes accompagnateurs. Alors un grand merci à ma pictchoune, mon épouse, Monique, Jacky, Vivianne, Jeannot et tous les bénévoles de l’organisation.

Du côté des chiffres, je constate qu’au delà du 50ème km, si l’allure fluctue énormément d’un km à un autre, un lissage par tranche de 5km révèle une baisse relativement constante de l’ordre de 5. Un point positif je n’ai pas réellement souffert au cours de cette épreuve, certes des douleurs passagères au pied, au genou, une fatigue au niveau des cervicales (le camel bag ?) mais hormis les coups de chaleurs rien de pérenne, tout c’est donc très bien passé.

Un point négatif : mon Forerunner 305 ne tient pas la distance, son autonomie est de l’ordre de 10h45 😉

Un aspect qui m’étonne également c’est la fraîcheur retrouvée après cette course. Certes il y a de la fatigue dans les heures qui suivent, des courbatures, mais à J+3 plus aucune trace du forfait. La chaleur m’a t’elle protégé en me mettant en sous régime ? Ceci me conforte dans l’idée que la marge de progression est encore grande 😉

Ravitaillement

Petit déjeuner : café + pain + croissant => trop léger, occupé à discuter 😉
Boisson perso : 4l de jus « coktail 8 fruits » (proportion 1/5 + sel) / 1l au départ avec moi puis ravitaillement Jacky et Monique => ~2/3l

De 0 à 50km : coca, eau gazeuse, pain rillette, pommes et …. une bière
Sur la fin du parcours : essentiellement coca, eau gazeuse, boisson perso => pas grand chose de solide, pas d’envie

Suivi du poids

J+1 : 60,0 kg
J+2 : 62,5 kg
J+3 : 63,5 kg
J+4 : 62,5 kg
J+5 : 63,5 kg
J+8 : 64,0 kg

 

Galerie

 

  • D’autres photos à consulter du côté de la galerie

 

Résultats

 

Ville : Belvès
Département : Périgord
Lien : http://www.100kmbelves.com/
Date : 26/04/2008
Distance : 100 km
Dénivelé : D+ 1270 / D- 1380 m
Nom : Hervé
Temps : 10:52:44
Classement : 67 (28ème V1) / 361 (521 au départ)
Vitesse : 9,2 km/h
Allure : 0:06:32
VMA : 52 %
Catégorie : 100 km

 

Parcours

 

mardi 29 avril 2008 Posté par à 10:45 | Course à pied | 32 commentaires