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Ultra Trace Saint-Jacques 2010 – CR – 1ère partie

Vendredi 9 avril : départ pour Périgueux

Après de nombreuses interrogations sur la façon la plus rapide de rejoindre le Puy-En-Velay : avion, train… je décide finalement de prendre la voiture et de faire étape dans la belle famille à Périgueux. Cela me permettra de passer une bonne nuit avant d’attaquer le challenge qui m’attend.

Samedi 10 avril : 1ère étape – Le Puy / Saint Privat d’Allier (24.1 km)

Réveil aux aurores, je pars avec le beau-père en direction du Puy-en-Velay. Première mésaventure, peu avant l’arrivée, des canards traversent la route… l’impact est inéluctable… heureusement sans gravité.
Nous arrivons vers 11H30 au restaurant « le chaudron » o๠nous retrouvons Patrick Bonnot l’organisateur, l’équipe des bénévoles et les coureurs qui nous attendent bien sagement devant une petite bière. Distribution des roadbooks, rapide briefing et nous passons à table.

Une fois les bagages chargés dans le camion, nous nous dirigeons vers la cathédrale Notre Dame de l’Annonciation par une ruelle pavée pour le départ prévu à 15h.

Séance de photo avant le grand départ et dernières recommandations de Patrick

avant le premier Ultreia (salut de ralliement des pèlerins), qui sera notre cri de départ quotidien.

Pour cette première étape, l’ensemble des coureurs suivra les conseils avisés de Patrick, allure modérée, de toute façon la première ascension ne nous laisse guère le choix !

Après quelques passages techniques, je finis l’étape tranquillement avec Régis Mangeot (futur second au général)

Nous prenons quelques photos de l’église Saint Didier de Saint Privat d’Allier avant de franchir la ligne d’arrivée !

La première douche sera prise au camping, puis nous nous nous dirigeons vers la salle des fètes. Après le repas préparé par un traiteur, une première nuit bien méritée et découverte des joies de la vie en communauté : que de ronfleurs et mes boules quiès qui ne servent à rien…

24,1 km – 3H03 – 7’35 » – 7ème

Dimanche 11 avril : 2ème étape – St Privat d’Allier / Aumont Aubrac (69.2 km)

Branle-bas de combat à 5h30 pour un départ à 6h30, je n’ai pas encore l’habitude de me lever si tôt… Une fois le petit déjeuné pris, Patrick nous fait son briefing quotidien en attirant notre attention sur certains points du parcours. La frontale et le chasuble fluo seront obligatoires lors des départs mème si le jour se lève rapidement. Le temps restera longtemps brumeux sur cette première étape…

avant de finir par s’éclaircir…

Dès cette 2ème étape nous entrons dans le vif du sujet : 1900m de D+ , près de 10h de course, mais l’étape passe bien.

Mon dos me laisse tranquille quand je cours, par contre en mode marche il ne cesse de me lancer, je m’en satisfait.

69.2 km – 9h46 – 8’26 » – 8ème

Lundi 12 avril : 3ème étape – Aumont Aubrac / Espalion : 64.5 km

Les conditions climatiques se durcissent, Patrick nous avait prévenu, mais tant qu’il n’y a pas de pluie nous en en satisfaisons pleinement. Ce matin la grosse polaire, le bonnet et les gants seront obligatoires sur le plateau d’Aubrac.

La neige est encore bien présente par endroit. Mais Gille Le Bleis reste stoà¯que

Suivi de près par Laurent Martinie

Une chapelle au milieu de nul part (Col de l’Aubrac 1340m)…

L’étape me semble plus facile, légère montée sur la première partie puis grosse descente (de 1400 à 400m) dans les chemins de pierre avant de finir par quelques km de plat.

Nous passons par de charmants hameaux

qui cachent quelques belles montées

qui montent… montent… Ne cherchez plus Gilles il est devant….

Une fois le magnifique village d’Espalion traversé

la fin du parcours devient quelque peu monotone en longeant le Lot. Mais pressé que je suis d’en finir, ce terrain me permet de dérouler jusqu’à l’arrivée et de distancer mes deux compagnons.

La municipalité d’Espalion et le foyer rural nous offrent l’apéritif. Nous prenons le temps avec Martine, Bram et Jean-Claude de visiter la chapelle de Perse (ancien prieuré bénédictin) avant de passer à table (traiteur).

Ce soir mon dos est cette fois bien bloqué, je dois me contorsionner pour rester assis. Je crains le pire pour le lendemain…

64.5 km – 8h44 – 8’07 » – 5ème

Mardi 13 avril : 4ème étape – Espalion / Decazeville (67.3 km)

Départ ce matin à 6h30, un membre de la municipalité Jean-Noel RUFFAT (équipe de France de marathon des année 80 en 2h15) nous accompagnera lors des premiers km.
Il fait toujours aussi froid, très rapidement devant le groupe se scinde, nous nous égarons dans un lotissement… avant de retrouver notre chemin et les « derniers » du peloton Annick Le Moignic, Gérard Denis, Hervé Friquet

Quelques minutes plus tard nous nous retrouvons de nouveau seuls avec mes deux compagnons de route Laurent et Gilles,

Nous passons le village d’Estaing


Bizarrement depuis le matin j’ai l’impression que mon dos me laisse tranquille…
Le dénivelé de cette étape sera une fois de plus conséquent : 2300m de D+.

Et nécessitera quelques arrêts techniques

Mais mes deux gauloises comme vous avez du le remarquer ne se séparent guère très longtemps.
Au fait pourquoi « mes deux gauloises » ? Tout simplement parce que Gilles et Laurent ont déjà participé à la Transgaule et mème à deux reprises pour Laurent pour vérifier que ce n’était pas le fruit du hasard comme il aime à la préciser.

Un seul être vous manque…

A mon goût c’est la plus belle balade de notre « séjour »

avec le passage dans le village de Conques

Gilles mérite bien une petite photo

Et Laurent ne peut s’empècher d’en prendre

Une fois le quatrième ravitaillement tenu par Nicole Denis passé et le pont médiéval traversé

l’ascension vers la chapelle nous guette

la montée en lacets nous offre les plus beaux points de vue sur le site.

Laurent qui souffre depuis le départ d’une gastro est mal en point, Gilles lui tiendra compagnie comme à l’accoutumée . Je finirai donc seul l’étape.

Jour de gloire ce soir je passe en live à la radio.

La municipalité de Decazeville mettra à notre disposition un internat, première nuit dans un lit cela fait du bien.

67.3 km – 10h06 – 9’00 » – 7ème

Mercredi 14 avril : 5ème étape – Decazville / Cajarc (62.3 km)

Départ à la fraiche. Est-ce un effet de suggestion de l’animateur radio de la veille, je me sens extrèmement bien aujourd’hui je pars donc en compagnie du groupe de tète : Régis Mangeot, Bram Van Der Bilj, Robert Bertin et Jean-Claude Paroli. Bram, Régis finissent par décrocher, je suis péniblement les 2 premiers.

Puis les km se succèdent et je retrouve mes jambes. Finalement Jean-Claude et Robert ne suivent pas mon allure et me laissent prendre le large. Je poursuis donc en solo, je ne prends pas le temps de faire des photos…
Sur les derniers km je commence à sentir mon releveur gauche qui me titille, surtout dans les descentes caillouteuses.

A quelques km de l’arrivée je croise Martine (qui sera présente aux 48h de Surgères, excusez du peu) l’épouse de Robert qui vient à sa rencontre. Je me dit super l’arrivée ne doit pas être loin, j’ai la forme une première place s’offre à moi …
J’arrive dans Cajarc mais la je déchante rapidement pas de rubalise, je traverse la ville, j’en sors, puis reviens, fais 2 fois le tour du centre… je finis par comprendre que je me suis trompé de GR.

Au final après décision du jury (Patrick BONNOT, deux bénévoles et deux coureurs) nous écopons de 30′ de pénalité. Et oui Jean-Claude et Robert ont fait la mème erreur de parcours que moi.

Ayant du temps devant moi, j’en profite pour poster mon courrier.

La maison de retraitre nous offrira le repas et l’apéro en présence de la municipalité. La nuit dans la salle des fètes non chaufée sera fraiche, très fraiche…

62.3 km – 7h07 – 6’51 » – 5ème

Jeudi 15 avril : 6ème étape – Cajarc / La Rozière (65.2 km)

Au réveil ma cheville est douloureuse, c’est terrible. Les bénévoles et Patrick me réconfortent en me disant qu’en courant ça ira mieux.

C’est effectivement le cas mais dès que le terrain est instable ou pierreux cela devient franchement douloureux. Et le chemin est long très long…

Les coureurs me doublent les uns après les autres toujours avec un mot d’encouragement.

Nicole saura trouver les mots justes pour me réconforter

Qu’il fera chaud sur le plateau…

Mais la vue sur Cahors est magnifique

La descente vers la ville est un enfer, je croise Annick Le Moignic qui vient à la rencontre des derniers. Elle m’informe qu’il ne reste que quelques km.

Mème la traversée du pont de Valentré avec ses pavés est douloureuse.

Il en sera de mème pour la remontée sur la colline. Heureusement mes bâtons me permettent de soulager ma cheville. Mais la vue en haut est imprenable.

A l’approche de l’arrivée, j’ai la hantise de m’égarer. Je finis par allumer mon GPS pour me situer, je suis bien sur la bonne route. Au bout de plusieurs km je finis par voir la direction de la Rozière… que ce fut long.

Une fois la ligne franchie, comme à chaque arrivée je dévore mon plat chaud avec une bonne bière.

Nous sommes alors conduit au stade de foot pour la douche. Elle est malheureusement froide, ce n’est pas bon pour le moral d’autant que ma cheville enfle de plus en plus…
Retour à la salle des fètes à quelques kms… Le repas sera préparé par un couple d’habitant. Au menu pot au feu, un vrai régal.

Je commence sérieusement à avoir des doutes sur ma participation à la suite de la course.

65.2 km – 10h55- 10’03 » – 9ème

Vendredi 16 avril 2010 : 7ème étape – La Rozière / Moissac (66.2 km)

Au petit matin c’est à peine supportable, je me dis qu’il est temps d’arrêter c’est à peine si je peux me lever. Je me demande s’il ne s’agit pas de mon purgatoire…

Heureusement la beauté des villages m’occupe l’esprit.

Mais la réalité me rattrappe très rapidement, le parcours est délicat à appréhender par endroit lorsque votre cheville ne répond plus. Mais positivons, le sol est sec.

Sur le parcours, je me raccroche à l’idée que ma fille sera là cet après midi. Il n’en demeure pas moins que je suis obligé de descendre parallèlement à la pente. Je finis par compenser sur la cuisse gauche. Au bout de quelques heures je n’arrive pratiquement plus à la plier, elle est tétanisée, je marche plus rapidement qu’en courant…

Au dernier ravitaillement Hélène et Daniel m’assure que je peux arriver avant le cutt-off.
Ma fille qui m’a rejoint m’assure que je peux le faire si le veux. Je finis par la croire. Accompagné de mon beau-père je boucle les 10 derniers km à l’arrache .

Tout les coureurs sont sur la ligne d’arrivée à m’attendre. J’en ai des frissons…
Je pense que déjà à ce moment la ma décision est prise de ne pas me présenter sur la ligne le lendemain.

Je donne mes affaires sales à ma belle-mère, un bisou à ma puce qui repartent vers Périgueux.

Je fais comprendre à Patrick que pour demain ça ne le fera pas.

Nous partons manger au restaurant, je me traine, la cheville a triplé de volume. Nathalie m’appelle je lui fais savoir que rien ne va plus et que demain je risque de rester à l’écurie.

Nouvelles boules quiès apportées par la belle-mère, celles-ci sont efficaces.

66.2 km – 12h40 – 11’29 » – 10ème

CR – Introduction
CR – 1ère partie
CR – 2ème partie
CR – Epilogue

L’intégralité des photographies dans la galerie (catégorie cap / 2010)

D’autres photos de coureurs et de bénévoles :


jeudi 29 avril 2010 Posté par à 22:42 | Course à pied | 3 commentaires